“韓, 불안 지속되고 있어”.. 故이남종 씨 분신 소식도 전해
프랑스 유력 일간지 <르몽드>가 한국의 대학가에서 번져 나간 ‘안녕들 하십니까’ 대자보 열풍을 소개했다.
5일 <르몽드>는 “요즘 한국은 안녕하십니까?”라는 제하의 기사를 통해 ‘안녕들 하십니까’라는 질문이 한국 사회를 뒤흔들고 있고, 대자보가 사회적으로 큰 반향을 불러일으키고 있다고 전했다.
신문은 故 이남종 씨가 대통령의 사퇴를 요구하며 분신했다는 소식도 전하면서, 한국 사회가 지속되고 있는 불안을 증명해 준다고 보도했다.
이어 “서울 거리엔 경찰들이 대거 배치돼 있고, 정보기관(국가정보원, 국정원)이 끊임없이 계속 공론화되고 있는 것처럼 여러 가지 징후들이 권력이 권위주의적으로 되어가고 있음을 보여준다”며 “1년 전부터 국정원은 박 후보에게 도움이 되는 활동을 했다는 비난을 받고 있다”고 전했다.
또한, <르몽드>는 한국 사회 대자보 열풍의 원인을 젊은 층의 ‘권위주의에 대한 반발’이라고 분석했다.
신문은 박근혜 대통령에 대한 비판을 이유로 국회에서 제명될 위기에 처한 야당 의원과 교육부가 ‘안녕 대자보’에 대한 규제 지침을 내린 것, 철도 노조 파업 등을 예로 들며 젊은이들이 우려스러운 권위주의에 반대하고 있다고 전했다. (☞‘르몽드’ 기사 원문 보러가기)
| 다음은 정상추 네트워크의 <르몽드> 기사 번역 전문. Comment va la Corée du Sud ces jours-ci ? « Comment allez-vous ces jours-ci ? » La question agite la société sud-coréenne depuis qu'un étudiant en économie, Joo Hyun-woo, l'a inscrite en tête d'un daejabo – affiche rédigée à la main utilisée dans les années 1980 par les opposants à la dictature sur le mode des journaux muraux de la Chine maoïste – placardé en décembre 2013 sur les murs de l'université de Corée. S'adressant à sa génération, qui passe pour apolitique, Joo demandait : « N'avez-vous pas de problème à ignorer les questions politiques ? » Il évoquait la grève des employés de Korail, qui redoutent une privatisation de leur entreprise, ainsi que le fonctionnement de l'Etat depuis l'élection en décembre 2012 de la présidente conservatrice Park Geun-hye. 비정치적이라 간주되는 자기 세대에게 호소하며 주씨는, “정치문제를 모른 척하면서도 문제들 없습니까?”라고 물었다. 그는 회사가 민영화되는 걸 두려워하고 있는 코레일 직원들의 파업과 보수 대통령 박근혜가 2012년 12월 당선된 이후 정부의 운영방식에 대해 언급했다. UN MALAISE PERSISTANT L'écho qu'a eu son initiative témoigne d'un malaise persistant au point qu'un homme s'est immolé, le 1er janvier, en appelant à la démission de Mme Park. Il portait un panneau reprenant la phrase : « Comment allez-vous ces jours-ci ? » Forte présence policière dans les rues de Séoul, omniprésence dans le débat public des services de renseignement (National Intelligence Service, NIS), plusieurs indices témoignent d'une évolution autoritaire du pouvoir. Depuis un an, le NIS est accusé d'avoir agi au profit de la candidate Park. A l'approche de la présidentielle, des milliers de tweets auraient été postés par ses agents pour discréditer son adversaire Moon Jae-in. « Dans n'importe quelle démocratie, une telle pratique aurait fait scandale », observe un bon connaisseur étranger de la politique sud-coréenne. En Corée du Sud, les manifestations très surveillées et les initiatives de l'opposition en faveur de la réforme d'un organisme qui n'a aucun droit de se mêler de politique ont eu peu d'effet. La démission du patron du NIS, Won Sei-hoon, son inculpation en juin 2013 ainsi qu'une enquête parlementaire, qui s'est enlisée, n'ont pas clos le dossier. Le laborieux vote d'une loi le 31 décembre 2013, reste un progrès limité. Mme Park, quant à elle, nie avoir profité de l'action des agents. Face aux critiques qui perturbent le travail des parlementaires, elle a demandé aux services de se réformer. « Elle devrait admettre que c'était illégal », note pourtant Moon Chung-in, politologue de l'université Yonsei. Mais la présidente semble gagner du temps. « Les services secrets ont pris une place centrale dans la politique, remarque une analyste politique. Ils sont le premier soutien de Mme Park. » Cette constatation a incité le magazine d'investigation SisaIN à en faire du NIS l'« homme politique de l'année ». Son omniprésence se ressent dans plusieurs affaires en 2013. Mal vu par la Maison Bleue (la présidence) pour son zèle à enquêter sur le scandale de l'élection, le procureur général Chae Dong-wook a été la cible de révélations sur sa vie privée qui l'ont contraint à la démission le 30 septembre 2013. Pour l'opposition, la présidence a orchestré les fuites pour le faire tomber. DES PREUVES TRAFIQUÉES Deux députés du Parti démocrate (opposition), risquent l'exclusion de l'Assemblée nationale pour avoir critiqué la présidente d'une manière jugée « excessive ». Le Parti progressiste unifié (PPU) est menacé de dissolution. L'un de ses élus est accusé de complot contre l'Etat. Les preuves fournies par les enquêteurs du NIS auraient été trafiquées. Enfin, bien qu'innocenté en première instance, Kim Ou-joon et Shoo Chin-woo, animateurs du défunt populaire podcast Nakkomsu, risquent, en appel, la prison pour diffamation envers le frère de la présidente, Park Ji-man. « Le NIS étend ses ramifications dans tous les milieux, politique, économique et médiatique », s'inquiète un proche des services préférant garder l'anonymat. Dans ce contexte tendu, le ministère de l'éducation a émis une directive pour mettre fin à la floraison d'affiches sur le thème « Allez-vous bien ces jours-ci ? ». Il a justifié sa démarche par des « inquiétudes de voir des élèves perturber la fin de l'année scolaire en s'exprimant sur des questions sociales par l'intermédiaire d'affiches ». « Les écoles doivent former les citoyens d'une démocratie », a indiqué le syndicat des enseignants Ktewu, qui voit dans la défense d'affichage « une interdiction de la liberté d'expression, droit constitutionnel fondamental ». La grève de Korail, terminée le 30 décembre après vingt-deux jours de mobilisation, un record, a fait l'objet d'une répression musclée. « Pour conserver le pouvoir, écrivait le 23 décembre le quotidien de centre gauche Hankyoreh, l'administration Park a recours à la force. » De fait, l'entourage de la présidente ne rassure guère. Le secrétaire général de la Maison Bleue, Kim Ki-choon, a travaillé, du temps de la dictature (1961-1979) de Park Chung-hee, père de l'actuelle dirigeante, à la présidence et dirigé la lutte contre le communisme au sein de la KCIA, ancêtre du NIS. De 1980 à 1982, il était chargé de la sécurité publique au parquet de Séoul. L'actuel patron du NIS, Nam Jae-joon, n'est autre que l'ancien chef d'état-major des armées. Le malaise a incité l'étudiant Joo Hyun-woo à s'engager. A en croire le succès du mouvement, lancé sur Facebook notamment (facebook.com/cantbeokay), la contestation s'observe surtout chez les jeunes, en réaction à un autoritarisme inquiétant car il accentue les clivages et provoque des blocages, sociaux et politiques. |
